Le Haut Conseil pour le Climat (dont nous avions déjà synthétisé un rapport), a sorti en février 20204 un rapport thématique se penchant sur la transition nécessaire du système alimentaire.
Les enjeux : réduire les émissions / anticiper les adaptations
Le changement climatique affecte l’agriculture par des pertes de productivité qui se répercutent sur l’ensemble du système alimentaire. Réciproquement, les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire représentent une part importante (22 %) de l’empreinte carbone de la France. Dans la perspective de la neutralité carbone de la France à horizon 2050, le système alimentaire doit relever un triple défi climatique :
- réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre qu’il engendre,
- augmenter le stockage de carbone dans les sols agricoles,
- tout en se préparant à un climat plus chaud de +2 °C à court terme et possiblement de +4 °C à plus long terme protégeant ainsi les acteurs, notamment les plus fragiles.
Le système alimentaire français est donc à la croisée des chemins face aux défis climatiques, nécessitant une évolution vers une plus grande durabilité et une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Avec l’agriculture représentant le deuxième secteur émetteur en France, derrière les énergies fossiles, il devient impératif de repenser nos méthodes de production et de consommation alimentaires.
Une multitude de leviers, tout au long du système alimentaire
Face à ces constats, plusieurs leviers d’action sont envisagés par le Haut Conseil pour le Climat :
A la ferme : des pratiques agronomiques existantes permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture : réduction et optimisation de l’utilisation des engrais azotés minéraux pour la diminution des émissions de protoxyde d’azote des cultures et celles dues à leur production ; réduction des émissions des élevages, notamment bovins, via leur alimentation, la gestion des troupeaux, la gestion des effluents d’élevage et la génétique ; stockage de carbone dans les sols et dans la biomasse (agroforesterie) ; production d’énergies renouvelables.
Concernant les émissions liées à la transformation et au transport des aliments : l’amélioration de l’efficacité énergétique et la réduction du gaspillage alimentaire sont des mesures clés pour les diminuer.
Enfin, un changement dans les habitudes de consommation, favorisant les produits moins impactants tels que les fruits, légumes, et céréales, pourrait significativement réduire l’empreinte carbone de notre alimentation.
7 recommandations principales :
1. ACCÉLÉRER LA TRANSITION VERS UN SYSTÈME ALIMENTAIRE BAS CARBONE, RÉSILIENT ET JUSTE.
2. AMÉLIORER L’ARCHITECTURE D’ACTION PUBLIQUE EN COHÉRENCE AVEC LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050 ET LA TRAJECTOIRE DE RÉCHAUFFEMENT DE RÉFÉRENCE.
3. RENFORCER LES POLITIQUES PUBLIQUES AU SERVICE DE LA TRANSITION :
- Pacte et Loi d’orientation de renouvellement des générations en agriculture ;
- Plan stratégique national de la Politique agricole commune ;
- Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition, et le climat.
4. PROMOUVOIR ET SOUTENIR L’ENGAGEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES AU SERVICE DE L’ACTION CLIMATIQUE.
5. RENFORCER LES CAPACITÉS DES ACTEURS DES SYSTÈMES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES EN S’APPUYANT SUR LA FORMATION, LA RECHERCHE ET L’INNOVATION.
6. INTÉGRER LES ENJEUX CLIMATIQUES DANS LE SUIVI ET L’ÉVALUATION DES POLITIQUES ALIMENTAIRES ET AGRICOLES.
7. RÉORIENTER LES POLITIQUES ALIMEN- TAIRES, AGRICOLES ET COMMERCIALES DE L’UNION EUROPÉENNE POUR RENFOR- CER LEUR CONTRIBUTION AUX OBJECTIFS CLIMATIQUES.
Accéder aux ressources :
HCC_Rapport_Alimentation_Agriculture_2024_grand_public_VF 2024_HCC_Alimentation_Agriculture_25_01_webc_vdef_cDernière modification le 27 février 2024 par Citoyens et Territoires
