[Video] Mets tes bottes et ta charlotte #1 : Visites croisées Banque Alimentaire 57 et La Conserverie Locale

Le 13 Juillet 2021 dernier, une 20aine de membres du réseau PARTAAGE ont participé à une visite de la Banque Alimentaire de Moselle ainsi que de la Conserverie Locale, deux projets engagés dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et qui contribuent à l’alimentation solidaire.

Voici un retour en image de la journée :

La Banque Alimentaire de Moselle

La Banque Alimentaire est une association d’associations, opérant comme une tête de réseau (à la différence du Secours Populaire, des Restos du Cœur, ou de la Croix Rouge). Il existe 79 Banques Alimentaires en France et 9 en Grand Est. La Banque Alimentaire de Moselle (BA57) assure environ 3 Millions de repas par an, pour un maximum de 14 000 personnes bénéficiaires, et 1 400 tonnes de denrées récupérées.

La BA57 coopère avec une 60aine d’associations partenaires qui bénéficient des denrées alimentaires récoltées par les équipes de la BA lors de la « ramasse ». Une convention encadre le partenariat entre les 3 partis : associations bénéficiaires, commerces donateurs et Banque Alimentaire. Les ressources de la BA57 proviennent de 3 sources : la ramasse, le FEAD (Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis) et le CNES (Crédit National des Epiceries Sociales).

Les Banques Alimentaires reposent sur le système fragile du bénévolat, par essence éphémère. Par exemple, en Mars 2020, la BA57 a perdu un tiers de ses bénévoles. Deux salariées accompagnent une 60aine de bénévoles. La fédération nationale des Banques Alimentaires réalise des audits des différents sites de France en contrôlant les mesures d’hygiène, de sécurité et de traçabilité. Les bénévoles des BA doivent également suivre des formations sur ces thématiques.

L’un des enjeux actuels est de maintenir la quantité et la qualité des denrées disponibles face à l’émergence des rayons anti-gaspi des Grandes et Moyennes Surfaces et les applications anti-gaspi (ex : Too Good To Go). Selon les responsables de la BA57, ces initiatives font de l’ombre aux Banques Alimentaires en détournant des denrées jusqu’ici distribuées gratuitement pour les plus démunis, vers des nouveaux publics qui ont des moyens supérieurs et achètent les produits en réduction.

La Conserverie Locale

La Conserverie Locale est un lieu qui transforme les denrées écartées de la distribution ou de la production en conserve, confiture, compote, pickles, soupe, chutney, sauces, etc.

Manon Carre, fondatrice du projet, nous a fait part de son souhait d’expérimenter un modèle facilement reproductible et autonome partout en France, pour que les conserveries locales deviennent une solution durable pour lutter contre le gaspillage alimentaire et permettre aux producteurs locaux de transformer leurs surplus.

Environ deux tiers du chiffre d’affaire est réalisé dans une activité de « fabrique à façon », où la Conserverie Locale permet à des producteurs de transformer leurs surplus en marque blanche, qu’ils peuvent ensuite vendre à leurs clients directement. Le reste de l’activité consiste à vendre les produits à des épiceries, supermarchés, GMS, épiceries sociales et solidaires.

Selon Manon, les points forts de son projet sont les suivants :

  • Une capacité d’expérimentation très rapide qui permet de tester une nouvelle recette en quelques semaines ;
  • Un lien très fort avec les producteurs locaux qui ancre l’activité dans le territoire, réduit les besoins de transport, facilite la réactivité face aux surplus de production et développe l’offre des producteurs locaux ;
  • Une participation à l’écosystème local de lutte contre le gaspillage alimentaire, notamment en collaborant avec la Banque Alimentaire de Moselle à travers la transformation des produits difficilement stockables par la BA57.

Avec le recul, voici selon elle les difficultés qu’elle a dû surmonter avec son équipe :

  • Un effort considérable à fournir pour initier le projet, les fondateurs n’ont pas pris de vacances pendant 2-3 ans, en travaillant sans salaire 7 jours sur 7 ;
  • Une nécessité d’avoir un très bon socle technique autour de la transformation et la mise en conserve alimentaire (le choix a été fait de démarrer avec les confitures pendant 6 mois car c’est un produit moins risqué) ;
  • Un modèle économique fragile au départ, avec de nombreux investissements à fournir pour l’achat des machines (près de 250 k€ d’investissements au total), avec des produits vendus à faibles marges.

Dernière modification le 16 février 2022 par Ludovic LAY

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