Le Réseau PARTAAGE, en partenariat avec le Parc Naturel Régional (PNR) de la Montagne de Reims, qui anime le Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Triangle Marnais, a organisé le 4 avril dernier la sixième édition de la visite « Mets tes bottes et ta charlotte ». Cet événement a mis en lumière un territoire dynamique et ses acteurs engagés dans une démarche d’alimentation durable.
Au fil de cette journée riche en découvertes, les participants ont pu explorer des initiatives innovantes en lien avec la transition agroécologique et la résilience alimentaire des territoires. Parmi les moments forts de cette visite :
- La découverte du projet et la visite du terrain de L’Ecole des Jardiniers, une initiative citoyenne et d’éducation populaire qui promeut le jardinage et le maraîchage biologique.
- Le témoignage de la Ferme Rémoise, qui sensibilise accompagne et aide à l’installation de projets en agriculture urbaine
- L’accueil chaleureux de Béatrice MOREAU , agricultrice et élue du territoire, avec une présentation détaillée du PAT du Triangle Marnais animé par Nolwenn PERON, ses spécificités et les acteurs qui le composent.
- Un moment convivial autour d’un repas antigaspi et durable, suivi de la présentation de « Les Bons Restes », un projet porté par l’association du même nom engagée dans la sensibilisation à l’alimentation durable.
Le tout s’est déroulé dans une atmosphère studieuse mais conviviale, permettant aux participants de s’inspirer des expériences locales et d’échanger autour des bonnes pratiques pour renforcer l’alimentation durable sur leurs propres territoires.
(Re)Plongez-vous avec nous dans cette journée
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Reims, au cœur du territoire du PAT du Triangle Marnais
Le Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Triangle Marnais est animé par le Parc Naturel Régional (PNR) de la Montagne de Reims. Béatrice MOREAU, l’élue qui en a la charge était présente pour nous recevoir et échanger avec nous, et Nolwenn PERON qui en est l’animatrice nous en a dressé les contours. Ce PAT couvre un vaste territoire incluant sept EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale), notamment les communautés d’agglomération de Reims, d’Épernay, et de Châlons-en-Champagne. Ce projet repose sur une gouvernance partagée, impliquant une diversité d’acteurs locaux afin de développer une agriculture plus durable, tout en répondant aux besoins alimentaires du territoire.
Le PAT met l’accent sur plusieurs axes prioritaires, dont l’éducation à l’alimentation durable, le développement des circuits courts, l’installation de nouveaux agriculteurs, et la transmission des exploitations. Un des projets phares est la création d’une légumerie à Châlons-en-Champagne pour faciliter l’approvisionnement en légumes frais des cantines locales, tout en créant des opportunités d’emploi inclusif au sein de l’ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail).
La feuille de route 2024-2027 met en avant des actions concrètes telles que la mise en place d’un atelier de transformation de fruits et légumes pour valoriser les produits agricoles locaux, y compris les invendus et les surplus. Le PAT prévoit également à travers ses action de mobiliser du foncier agricole pour y favoriser une agriculture de proximité, ainsi que l’organisation d’animation pour sensibiliser à l’alimentation durable dont la lutte contre le gaspillage alimentaire . Ces initiatives visent à renforcer la souveraineté alimentaire du territoire tout en encourageant des pratiques agricoles résilientes face aux défis climatiques et économiques.
Pour en savoir plus, sa présentation :
L’Ecole des Jardiniers
Le matin, nous avons été reçus (sous la pluie) par Julie MUREZ de l’Ecole des Jardiniers. Il s’agit d’une initiative citoyenne et d’éducation populaire dédiée à la promotion du maraîchage biologique dans une perspective durable et solidaire. Ce projet, situé au cœur du Triangle Marnais, vise à sensibiliser la population locale aux enjeux de l’agriculture urbaine et écologique tout en favorisant la transmission de savoir-faire en jardinage et en production alimentaire.
Au-delà de la simple pratique agricole, l’École des Jardiniers organise des ateliers, des formations, et des événements autour du jardinage biologique, permettant aux citoyens de participer activement à la transition écologique. Le projet est ouvert à tous, des novices aux jardiniers plus expérimentés, et encourage la création de liens sociaux autour de la terre et de l’alimentation saine. L’objectif principal est de reconnecter les habitants avec leur environnement tout en renforçant la résilience alimentaire locale.
Grâce à cette initiative, l’École des Jardiniers contribue à l’émergence d’une nouvelle génération de jardiniers amateurs et de producteurs urbains et ruraux, en valorisant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Elle s’inscrit pleinement dans la dynamique du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Triangle Marnais, en étant un acteur du développement d’une agriculture de proximité et de qualité.
Plus d’informations sur leur site internet.
Julie nous a également partagé des ressources bibliographiques autour de la permacultures / des plantes sauvages que vous pouvez retrouver dans notre dossier dédié à la visite sur le NuAGE.
La Ferme Rémoise
Puis c’est Alexandra DEVAUX qui a présenté La Ferme Rémoise. Un acteur majeur de l’agriculture urbaine dans le territoire, ayant pour objectif de sensibiliser le public à l’importance d’une agriculture durable, locale et à la Nature en ville, tout en accompagnant les porteurs de projets vers la réalisation de leur propre initiative en agriculture urbaine.
Elle combine espace test en maraîchage, vélo-compostage, culture de plantes tinctoriales, sensibilisation à la nature en ville, accueil du public sur une parcelle de 6700m2 du “terrain Saint Charles” que le Grand Reims lui a mis à disposition pour encourager le développement de fermes urbaines et périurbaines.
L’un des projets phares de la ferme est rassembler les porteurs de projets en agriculture urbaine et de susciter des vocations. L’association met à disposition des porteurs de projets son terrain qui sert d’espace test, ses compétences et son réseau afin de permettre aux porteurs de projets de développer leurs propres initiatives agricoles. Ce projet est essentiel pour encourager la création de petites exploitations urbaines, souvent sur des friches ou des espaces inutilisés, et pour répondre à une demande croissante en produits locaux et biologiques.
En parallèle, la sensibilisation du public reste au cœur de ses actions. La Ferme Rémoise organise régulièrement des ateliers et des visites pour sensibiliser les habitants aux pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Ces événements permettent de renforcer les liens entre les producteurs et les consommateurs tout en leur offrant l’opportunité de mieux comprendre les enjeux de l’alimentation locale. De plus, la ferme travaille sur des projets pédagogiques avec les écoles et les centres sociaux afin de sensibiliser les plus jeunes aux bienfaits du maraîchage biologique et des circuits courts.
Les Bons Restes, bien plus qu’une cantine
Enfin, c’est Bénédicte POMAREDE qui a pu nous accueillir pour le déjeuner et nous présenter les actions de Les Bons Restes qui est une association dédiée à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à la sensibilisation à l’alimentation durable. Elle met en place des solutions concrètes pour réduire les déchets alimentaires tout en encourageant des pratiques alimentaires plus responsables. L’association intervient principalement à travers des ateliers de sensibilisation sur les diverses notions d’alimentation durable, sous forme de jeu ou d’ateliers cuisine et à travers sa cantine associative.
L‘un des projets phares des Bons Restes est en effet leur cantine associative qui récupère principalement des fruits et légumes invendus auprès de producteurs locaux et bio, et qui s’approvisionne pour les autres denrées auprès de supermarchés bio ou si possible en circuit court direct producteurs (ex : farine, huile…), afin de cuisiner des repas complets et équilibrés. Ce projet permet non seulement de réduire les pertes et gaspillage alimentaires, mais aussi de sensibiliser le public aux enjeux de l’alimentation durable puisque les repas proposés sont végéta*iens. D’autres formats sont également proposés par l’association tels que des événements (Disco Soupe), des projections et des conférences favorisant ainsi la curiosité pour une consommation durable
Bénédicte a également mis en avant les nombreuses collaborations de l’association avec des écoles, des entreprises, et des événements publics pour diffuser leur message. A travers des ateliers cuisine ou de dégustation, Les Bons Restes montre comment cuisiner des aliments déclassés ou invendus, cuisiner des repas avec un faible impact carbone en valorisant la place des légumineuses (sans viande ni poisson), trouver des idées originales de recettes à partir de légumes d’hiver. Leur objectif à long terme est de créer une communauté de citoyens engagés dans la réduction des déchets et la promotion d’un modèle alimentaire circulaire.
Extraction-Rapport-dActivite-LBR_PartaageEnfin, en guise de perspectives, Bénédicte nous a présenté la réponse formulée par l’association dans le cadre de l’appel à projets « Mieux Manger pour Tous », Les Bons Restes a lancé un projet visant à favoriser l’accès à une alimentation de qualité pour les personnes en situation de précarité. Ce projet, en collaboration avec le PAT du Triangle Marnais, le CCAS de Reims et l’Ecole des Jardiniers se concentre sur l’organisation et l’animation d’ateliers pratiques de cuisine durable (saisonnalité, fait-maison, anti-gaspi, cuisiner avec ce que j’ai chez moi, etc…), la mise en mouvement pour accompagner les publics à produire leurs légumes sur des parcelles mises à disposition, et des partenariats avec les producteurs locaux et bio pour garantir une approche durable, aussi bien pour les maraîchers que les mangeurs et mangeuses.
Retrouvez le projet ci-dessous
Quel bilan des participants ?
A l’issue de la journée, nous avons fait le bilan via WooClap.
Les participants ont souligné plusieurs points forts des initiatives visitées. Ils ont particulièrement apprécié la transversalité des projets, qui combinent diverses actions comme la lutte contre le gaspillage alimentaire, la justice sociale, et l’alimentation durable. Les échanges entre les acteurs du territoire ont également été jugés enrichissants, permettant de découvrir de nouvelles expériences et de rencontrer les parties prenantes locales.
Plusieurs participants ont partagé des idées inspirantes qu’ils emportent avec eux, notamment des pistes autour de l’agriculture urbaine et des bonnes pratiques à reproduire. Certains ont également été inspirés par le projet « Dignité dans les assiettes », une initiative jugée inspirante, et souhaitent explorer des synergies avec des projets existants.
Des questionnements ont également émergé, notamment autour de la viabilité économique des associations et des outils de transformation évoqués, ainsi que la structuration d’un réseau efficace à partir des ressources du territoire. Les participants se sont interrogés sur les modèles économiques adaptés, la mobilisation des publics ciblés, et l’organisation de la gouvernance des PAT.
Enfin, plusieurs suggestions ont été faites sur ce que PARTAAGE pourrait entreprendre à l’avenir : continuer à organiser des rencontres sur le terrain, faciliter les échanges entre les acteurs locaux, et initier des événements similaires sur d’autres territoires. Les participants ont aussi proposé de planifier des points visio pour maintenir le lien entre les acteurs.
L’organisation de la journée a été unanimement saluée, avec des retours très positifs sur le format dynamique, la qualité des échanges, et l’équilibre entre les visites et les moments de discussion. Le cadre extérieur et le repas ont également été très appréciés.
A reproduire donc ! Prochaine visite prévue en fin d’année 2024
Wooclap-Retour-des-participants-MTBTC-ReimsDernière modification le 17 septembre 2024 par Citoyens et Territoires